Parler de ses fantasmes reste, pour beaucoup d’hommes et de femmes, un moment délicat. La peur d'être jugé peut empêcher de partager ses désirs. On craint de "trop en dire" ou de ne pas être "normal". Pourtant, parler de ses fantasmes sexuels joue un rôle essentiel dans le désir sexuel et la complicité au sein du couple.
Selon plusieurs travaux en psychologie — les fantasmes sont une composante naturelle et structurante de la vie érotique.
Ils ne sont pas des déviances, mais des représentations qui nourrissent l’excitation sexuelle, façonnent les pratiques sexuelles, et participent à la construction de la propre sexualité de chacun.
Alors comment aborder ce sujet si intime ? Comment parler de ses fantasmes, les comprendre et peut-être même les réaliser dans un cadre sécurisant ? Cet article vous accompagne pas à pas pour transformer ce moment sensible en une véritable opportunité de rapprochement.
Un fantasme sexuel n’est pas un projet concret, ni une obligation. C’est une image mentale, une idée stimulante, parfois un scénario entier qui éveille l’excitation sexuelle. Il peut concerner un acte sexuel particulier, un lieu public, un jeu de rôle, un type de fantasme précis ou une situation totalement imaginaire.
Les recherches de Leitenberg & Henning (1995) — Sex Research : Frequency and Normality of Sexual Fantasies(1) — montrent que tout le monde fantasme, sans distinction d’orientation sexuelle, d’âge ou de genre. Autrement dit : avoir des rêves érotiques, c’est profondément humain.
Les fantasmes permettent :
Ils sont le reflet du monde intérieur, pas un jugement sur la relation.
Beaucoup de couples n’osent pas aborder le sujet. Pourtant, parler de ses fantasmes a plusieurs effets bénéfiques :
Partager un fantasme en couple n’est pas seulement une révélation intime. C’est une façon de dire : “Voici une partie de moi que je te confie parce que je te fais confiance”.
Un fantasme exprimé, même s’il n’est jamais réalisé, nourrit immédiatement le désir sexuel. Il permet de sortir de la routine, d’ouvrir de nouvelles possibilités dans la sexualité.
En mettant des mots sur ses envies, chacun comprend mieux sa propre sexualité et les besoins de l’autre.
Beaucoup d’hommes et de femmes imaginent que leur partenaire n’a pas les mêmes envies. Or, la plupart du temps, les désirs profonds peuvent être compatibles… à condition d’être communiqués.
Au fil du temps, certains couples ressentent le besoin d’un espace neutre pour aborder leur intimité autrement. Faire plaisir à l'autre tout en respectant ses limites peut parfois être difficile. Cela demande souvent un soutien extérieur. C'est surtout vrai quand on veut parler de sujets sensibles ou de pratiques sexuelles souvent mentionnées dans les fantasmes.
Un sexothérapeute à Bordeaux, ou ailleurs, peut offrir un espace sûr. Dans cet espace, les hommes et les femmes peuvent explorer leurs envies. Ils peuvent aussi comprendre leurs blocages. Cela les aide à se reconnecter à une approche plus calme de la sexualité.
Cet accompagnement aide à mieux communiquer, à renforcer la complicité et à redonner de la fluidité au dialogue intime.
La psychanalyste Maud Mannoni rappelle dans L’En-je lacanien (2) que les fantasmes sont souvent perçus comme honteux car ils touchent au “noyau intime” du sujet. Ils sont au croisement du plaisir, des normes sociales et de l’inconscient.
Plusieurs éléments expliquent la difficulté à en parler :
Pourtant, les études contemporaines montrent qu’une sexualité épanouie passe justement par plus de transparence et moins d'autocensure.

Avant de parler de ses fantasmes sexuels, il faut d’abord créer un espace de confiance.
Ce peut être :
L’important est que chacun se sente libre de parler.
Parler de ses fantasmes ne signifie pas tout dévoiler immédiatement. On peut commencer par :
Poser des questions ouvertes :
Si votre partenaire partage un fantasme, il est essentiel de :
On écoute, on remercie, puis on échange sur les limites et les possibilités.
Les recherches compilées dans Le sexe en 69 questions (3) montrent que les fantasmes sont extrêmement variés, mais certains reviennent souvent :
Ce sont des tendances, pas des règles. Chaque fantasme en couple est unique.
Réaliser ses fantasmes peut être une expérience forte. Mais cela nécessite :
Tous les fantasmes ne doivent pas être réalisés. Certains appartiennent à l’imaginaire. D’autres peuvent être mis en scène : un jeu de rôle, un scénario, une ambiance différente… L’essentiel est de préserver la sécurité émotionnelle et la connexion.
Avant toute expérimentation :
On ne passe pas d’une idée à une pratique extrême. On teste, on observe, on ajuste.
Un fantasme réalisé doit renforcer la complicité, pas la fragiliser.
Parler, regarder l’autre, vérifier régulièrement que tout va bien : c’est essentiel.
Comment l’avez-vous vécu ?
Qu’est-ce qui a plu ?
Qu’est-ce qui peut être amélioré ?
C’est ainsi que le fantasme devient une ressource pour la relation.
Si l’un de vous ressent de la honte, de la peur ou des blocages, il peut être utile d’être accompagné. Un professionnel peut aider à :
Les fantasmes sont des portes vers nos désirs profonds. Ils ne sont ni honteux, ni dangereux : ils sont un langage. En parler, c’est prendre soin de soi, de l’autre, et de la relation.
Dans la matière de sexualité, la communication reste l’outil le plus puissant. Elle permet de :
Oser dire ses envies, c’est écrire ensemble une histoire plus vraie, plus libre, et plus vivante.
Restez curieux ⭐️
Devenez épanouis 💜
1 - Leitenberg & Henning (1995) — Sex Research: Frequency and Normality of Sexual Fantasies
2 - Maud Mannoni - L’En-je lacanien (2007)
3 - Éditions La Musardine - Le sexe en 69 questions
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